mardi 12 juin 2018

Christophe Février, dirigeant de Général Services, déclaré en faillite personnelle


Coup dur pour le serial entrepreneur bien connu en marges de l’opération « mes Ampoules gratuites », par ailleurs dirigeant de Général Services, des holdings G Groupe X, GEO PLC et GEO France, ainsi que des entreprises TECSOM et PLYSOROL : le 10 avril 2018, le tribunal de commerce de Paris a prononcé la faillite personnelle de Christophe Février pour une durée de sept ans.
Il est possible que l’intéressé ait senti le coup venir, tant son activité semble frénétique depuis le début de l’année : mécénat, sponsoring, interventions médiatiques… Les sites internet dédiés exclusivement à Christophe Février se multiplient également à vitesse exponentielle depuis janvier, et offre à l’intéressé une couverture web comme un patron du CAC 40 n’en a jamais rêvé. Pourquoi une telle débauche de moyens (à grands frais vraisemblablement) de la part d’un patron d’entreprises loin, malgré tout, de susciter autant d’intérêt des médias ? Seul Christophe Février a la réponse, mais il n’est pas exclu que l’intéressé ait souhaité quelque peu « noyer le poisson » autour de quelques affaires récentes peu reluisantes. En effet derrière l’image très soignée de l’entrepreneur, repreneur et sauveur d’entreprises, le bilan ne serait en réalité guère flatteur. Même l’entreprise Tecsom de Glaire, fleuron de l’empire Christophe Février, serait en fâcheuse posture, si on en croit plusieurs articles récents (voir ici et ici).  
Nous nous étions fait l’écho il y a un moment déjà des interrogations insistantes autour de Christophe Février, via la reprise d’un article parlant en termes peu affables des activités réelles de Christophe Février : de faillites déguisées en liquidations judiciaires, voire en revente à la sauvette de carcasses d’entreprises prétendument sauvées, le tableau entrepreneurial de Christophe Février n’aurait pas fait que des heureux, et laisser bon nombre d’emplois sur le carreau. Mais, contrairement à la majorité des autres articles repris ici, celui-ci avait suscité un surprenant torrent de réactions, alléguant de la triste réalité des histoires concernant M. Christophe Février. Les témoignages et les commentaires anonymes déposés ici ou là sur internet sont bien évidemment toujours à prendre avec des pincettes, mais quelques recherches rapides nous ont permis de soulever un coin du voile, attestant de certaines réalités. Plus récemment, un internaute nous a fait part d'une décision de justice récente concernant M. Christophe Février. Elle est visible ici.
Christophe Février est en effet absolument partout. Mais pas forcément là où il devrait être, surtout si on croit la décision de justice prise à son encontre par le tribunal de commerce de Paris le 10 avril 2018. Ce jour là en effet, point de Christophe Février à la barre du tribunal, qui n’a pas non plus daigné répondre aux questions ou aux sollicitations des juges consulaires. A rebours d’une vitrine soigneusement entretenue par M. Février, celui-ci le condamne à une mesure de sept ans de « faillite personnelle », dans une affaire de mauvaise gestion d’une société dont il aurait été le véritable gérant derrière un prête-nom. Ce qui attire l’attention dans cette affaire, c’est tout d’abord la ressemblance avec certaines pratiques rapportées par d’autres observateurs de Christophe Février : il serait en effet un spécialiste de la gestion « à distance », via des intermédiaires obscurs dont on ignore simplement s’il existe ou non. Christophe Février serait un spécialiste de « l’évasion administrative », réussissant via des mécanismes complexes à disparaitre des écrans radars dès lors que l’affaire reprise tourne au vinaigre. Or, dans le cas qui nous occupe, il semblerait que les juges ne se soient pas laissé duper par les manœuvres dilatoires : derrière les hommes de paille, ils ont pour la première fois très clairement identifié Christophe Février comme étant le seul responsable à la manœuvre. Ce jugement pourrait rapidement faire jurisprudence dans le cas de dizaines d’entreprises similaires détenues ou gérées à un moment par Christophe Février et au sein desquelles celui-ci a, à chaque fois, disparu derrière un obscur gérant étranger impossible à joindre, la plupart du temps. 
La sanction n’est en tout cas pas anodine pour quelqu’un qui revendique la gestion d’une dizaine de sociétés, comptant 300 salariés et 300 millions d’euros de chiffre d’affaires : sept ans de faillite personnelle. Selon le site Legavox, la faillite personne est « une sanction professionnelle prononcée lors d’une procédure collective (en général après la liquidation judiciaire) à l´encontre d'un entrepreneur individuel, dirigeant personne physique ayant géré, directement ou indirectement une personne morale, en raison de son comportement malhonnête, de faits sanctionnables ou eu égard au simple fait que l'entreprise ne paye pas ses dettes. » Elle se traduit très concrètement par l’interdiction d'exercer des fonctions de direction, d'administration ou de contrôle d'une personne morale, interdiction par ailleurs mentionnée au registre des commerces et des sociétés et inscrite au casier judiciaire de la personne concernée.
Pour Christophe Février, après des années de nage en eaux troubles, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un arrêt de mort professionnel. Manifestement, il y aura du monde pour s’en réjouir.