Coup dur pour le serial entrepreneur bien connu en
marges de l’opération « mes Ampoules gratuites », par ailleurs
dirigeant de Général Services, des holdings G Groupe X, GEO PLC et GEO France, ainsi que des
entreprises TECSOM et PLYSOROL : le 10 avril 2018, le tribunal de commerce
de Paris a prononcé la faillite personnelle de Christophe Février pour une
durée de sept ans.
Il est possible que
l’intéressé ait senti le coup venir, tant son activité semble frénétique depuis
le début de l’année : mécénat, sponsoring, interventions médiatiques… Les
sites internet dédiés exclusivement à Christophe Février se multiplient également
à vitesse exponentielle depuis janvier, et offre à l’intéressé une couverture
web comme un patron du CAC 40 n’en a jamais rêvé. Pourquoi une telle débauche
de moyens (à grands frais vraisemblablement) de la part d’un patron
d’entreprises loin, malgré tout, de susciter autant d’intérêt des médias ?
Seul Christophe Février a la réponse, mais il n’est pas exclu que l’intéressé
ait souhaité quelque peu « noyer le poisson » autour de quelques
affaires récentes peu reluisantes. En effet derrière l’image très soignée de
l’entrepreneur, repreneur et sauveur d’entreprises, le bilan ne serait en
réalité guère flatteur. Même l’entreprise Tecsom de Glaire, fleuron de l’empire
Christophe Février, serait en fâcheuse posture, si on en croit plusieurs
articles récents (voir ici et
ici).
Nous nous étions fait
l’écho il y a un moment déjà des interrogations insistantes autour de
Christophe Février, via la reprise d’un article
parlant en termes peu affables des activités réelles de Christophe Février :
de faillites déguisées en liquidations judiciaires, voire en revente à la
sauvette de carcasses d’entreprises prétendument sauvées, le tableau entrepreneurial
de Christophe Février n’aurait pas fait que des heureux, et laisser bon nombre
d’emplois sur le carreau. Mais, contrairement à la majorité des autres articles
repris ici, celui-ci avait suscité un surprenant torrent de réactions,
alléguant de la triste réalité des histoires concernant M. Christophe Février.
Les témoignages et les commentaires anonymes déposés ici ou là sur internet
sont bien évidemment toujours à prendre avec des pincettes, mais quelques
recherches rapides nous ont permis de soulever un coin du voile, attestant de
certaines réalités. Plus récemment, un internaute nous a fait part d'une
décision de justice récente concernant M. Christophe Février. Elle est visible ici.
Christophe Février est en
effet absolument partout. Mais pas forcément là où il devrait être, surtout si
on croit la décision de justice prise à son encontre par le tribunal de
commerce de Paris le 10 avril 2018. Ce jour là en effet, point de Christophe
Février à la barre du tribunal, qui n’a pas non plus daigné répondre aux
questions ou aux sollicitations des juges consulaires. A rebours d’une vitrine
soigneusement entretenue par M. Février, celui-ci le condamne à une mesure de
sept ans de « faillite personnelle », dans une affaire de mauvaise
gestion d’une société dont il aurait été le véritable gérant derrière un
prête-nom. Ce qui attire l’attention dans cette affaire, c’est tout d’abord la
ressemblance avec certaines pratiques rapportées par d’autres observateurs de
Christophe Février : il serait en effet un spécialiste de la gestion
« à distance », via des intermédiaires obscurs dont on ignore
simplement s’il existe ou non. Christophe Février serait un spécialiste de « l’évasion administrative », réussissant via des mécanismes complexes à
disparaitre des écrans radars dès lors que l’affaire reprise tourne au
vinaigre. Or, dans le cas qui nous occupe, il semblerait que les juges ne se
soient pas laissé duper par les manœuvres dilatoires : derrière les hommes
de paille, ils ont pour la première fois très clairement identifié Christophe
Février comme étant le seul responsable à la manœuvre. Ce jugement pourrait
rapidement faire jurisprudence dans le cas de dizaines d’entreprises similaires
détenues ou gérées à un moment par Christophe Février et au sein desquelles
celui-ci a, à chaque fois, disparu derrière un obscur gérant étranger
impossible à joindre, la plupart du temps.
La sanction n’est en tout
cas pas anodine pour quelqu’un qui revendique la gestion d’une dizaine de
sociétés, comptant 300 salariés et 300 millions d’euros de chiffre
d’affaires : sept ans de faillite personnelle. Selon le site Legavox,
la faillite personne est « une sanction
professionnelle prononcée lors d’une procédure collective (en général après la
liquidation judiciaire) à l´encontre d'un entrepreneur individuel, dirigeant
personne physique ayant géré, directement ou indirectement une personne morale,
en raison de son comportement malhonnête, de faits sanctionnables ou eu égard
au simple fait que l'entreprise ne paye pas ses dettes. » Elle se
traduit très concrètement par l’interdiction d'exercer des fonctions de
direction, d'administration ou de contrôle d'une personne morale, interdiction
par ailleurs mentionnée au registre des commerces et des sociétés et inscrite
au casier judiciaire de la personne concernée.
Pour Christophe Février,
après des années de nage en eaux troubles, il ne s’agit ni plus ni moins que
d’un arrêt de mort professionnel. Manifestement, il y aura du monde pour s’en
réjouir.